Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le bâton dans la fourmilière (fourmillière)
6 novembre 2005

Le cancer chez les rongeurs... et nous.

adresse pour citer cette page:  http://www.servumpecus.canalblog.com/archives/2005/11/06/

L'article scientifique de la revue Nature reviews - Cancer qui a paru dans le numéro d'octobre 2005 s'intitule:

"Cancer in rodents: does it tell us about cancer in humans ?"

(Le cancer chez les rongeurs: celà nous apprend-il quelque chose au sujet du cancer chez les humains ?)

J'ai lu cet article, car c'était surtout le point d'interrogation dans le titre qui a retenu immédiatement mon attention. En effet, si les expériences employant des animaux pour l'étude du cancer chez l'Homme s'avéraient être un tant soi peu couronnées de succès, je pense que le titre de cet article aurait donc du être  le suivant:  "Cancer in rodents: it does tell us about cancer in humans"...

Nous apprenons immédiatement, page 807, qu'  "en général, il n'y a que très peu de similarités dans le spectre des tumeurs cancéreuses spontanées qui se développent chez les humains, en comparaison avec les rongeurs de laboratoire"  (In general, there is little similarity in the spectrum of spontaneous tumors that develop in humans compared with those of laboratory rodents).  Le tableau 1 de l'article est on ne peut plus clair à ce sujet:

most_common_cancers_in_humans_and_rodents

(source:  Nature)

Le résumé de l'article va droit au but et nous apprend les choses suivantes:

cancer_in_rodents_and_humans_summary

(source:  Nature)

En effet, nous pouvons lire que:
a) l'extension aux humains des résultats de laboratoire obtenus avec les rongeurs est problématique (quel bel euphémisme...);
b) les rats et les souris ne montrent pas de cancers spontanés de l'estomac et du colon, comme c'est le cas avec les humains où ces cancers sont les plus communs, avec le cancer du sein, de la prostate et des poumons;
c) le risque du cancer chez les humains augmente au cours du temps chez toutes les populations, et ce phénomène  demeure encore inexpliqué (je le dis alors: et celà malgré des lustres de recherche sur des millions d'animaux de laboratoire...);
d) ...
e) la régression spontanée des tumeurs est un phénomène rare chez les humains,  mais c'est un phénomène commun  (usuel)  chez les rongeurs matures de laboratoire;
f) de rares composés cancérigèness pour les rongeurs ont été établis comme étant clairement cancérigènes  pour les humains. De manière similaire, quelques composés cancérigènes pour les humains ne sont pas cancérigènes pour les rongeurs. Celà crée un problème significatif pour interpréter (mettre en relation) les résultats des expériences animales aux êtres humains lorsque des produits cancérigènes sont employés;
g) ces différences nous mettent en garde contre la simple extrapolation des résultats des expériences avec des animaux de laboratoire aux humains et demandent des investigations supplémentaires (et bla bla bla..., c'est, croyez-moi, le même discours inepte depuis des lustres !).

A mon avis, ce résumé fait part d'un constat d'échec patent: celui de la recherche scientifique utilisant des animaux de laboratoire, ici des rongeurs, pour étudier le cancer.

Les différences concernant la génération du cancer chez les rongeurs et les humains sont patentes:

differences_cancer_development_humans_and_rodents

(source:  Nature)

Une simple question vient alors immédiatement à l'esprit:

Comment donc clairement expliquer qu'après des dizaines d'années de recherche intensive, et le sacrifice de dizaines de millions d'animaux de laboratoire, le cancer ne diminue pas, mais au contraire semble bien prendre de plus en plus d'ampleur ? En effet, dans cet article, le plus flagrant est la courbe montrant l'augmentation de l'incidence du cancer au Japon. J'imagine que celà doit être la même chose dans la plupart des pays industralisés:

cancer_incidence_taux_rate_japon_japan

(source:  Nature)

Un des arguments employés pour expliquer ces différences est celui qui affirme que le cancer augmente immanquablement, puisque la population vieillit. Or ce n'est pas un bon argument, car pour une même tranche d'âge, l'incidence du cancer a nettement augmenté au Japon, pour les deux sexes, entre la période 1960-1962 et la période 1988-1992. Il y a donc d'autres facteurs qui entrent en jeu.

A  mon avis un des plus  importants est celui qui est généré par l'environnement: depuis les années `60, nous sommes soumis à la pollution environnementale plus tôt (à savoir plus jeunes), de manière chronique,  et aussi durant une plus grande période (plus longtemps).

A aucun endroit dans cet article je n'ai trouvé des explications au sujet de la pollution environnementale.

Pollution environnementale, dites-vous...?

Un nom me vient immédiatement à l'esprit: celui de Dominique Belpomme, professeur de cancérologie. Que dit-il dans son dernier ouvrage intitulé  "Guérir du cancer ou s'en protéger" ?  Je cite ce qui est la quatrième de couverture de l'ouvrage:

"Peut-on éradiquer le cancer ? Oui, si nous changeons notre conception de la maladie : tel est le message d’espoir du professeur Dominique Belpomme, président de l’Association française pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse (ARTAC).
Il y a urgence. Car si les progrès de la médecine permettent désormais de vraies guérisons pour près de la moitié des malades, aucune nouvelle amélioration significative n’est à attendre des recherches thérapeutiques. Démonstration scientifique à l’appui, l’auteur en arrive à la conclusion que ces recherches sont aujourd’hui dans l’impasse.
Or les causes des cancers ne sont pas seulement celles que l’on croyait jusqu’alors. Loin de tenir uniquement à notre mode de vie, elles sont en fait en grande partie liées à la pollution de l’environnement par les produits chimiques, l’amiante, les pesticides, les dioxines, certains additifs alimentaires… C’est ce que souligne l’Appel de Paris. Nous sommes à un tournant : c’est une politique de santé absolument nouvelle qu’il s’agit de mettre en œuvre, fondée sur la précaution et la prévention."

La précaution et la prévention, dites-vous...?

Ce me semblent être des évidences, mais il est bon de rappeler les 30 règles individuelles préconisées par l'ARTAC et que l'on pourra lire ici. Je cite:

Ne pas fumer ! (règle n°1)
Boire de l'alcool modérément, privilégier la qualité sur la quantité. Choisir son vin. (règle n°2)
Lutter contre le surpoids et consommer des aliments variés (règle n°3)
Limiter l'ingestion des graisses animales, préférer les huiles végétales (règle n°4)
Manger régulièrement du poisson (règle n°5)
Choisir ses aliments (règle n°6) : voir en détail
Limiter la consommation de champignons et de thym (règle n°7)
Ne pas abuser des grillades (règle n°8)
Utiliser de l'eau minérale (règle n°9)
Pour l'achat de ses aliments, faire confiance aux petits artisans, privilégier les cycles courts de distribution (règle n°10)
Apprendre à lire les étiquettes, l'effet néfaste de nombreux alicaments (règle n°11) : voir en détail
Consommer régulièrement des céréales (règle n°12)
Manger chaque jour cinq variétés de fruits ou légumes (règle n°13)
Consommer des légumes à feuilles, frais et si possible crus. Les consommer après les avoir lavés et correctement épluchés. Ne pas les consommer après avoir attendu plusieurs jours et ne pas les faire trop cuire. (règles n°14)
Consommer les fruits avec la peau (règle n°15)
Utiliser largement le réfrigérateur (règle n°16)
Manger bio chaque fois que possible (règle n°17)
Choisir son lieu de vie (règle n°18) : voir en détail
Aérer et dépoussiérer son lieu de vie (règle n°19)
Limiter l'usage des nettoyants ménagers, déodorisants et parfums d'intérieur (règle n°20)
Limiter l'usage des produits de beauté, cosmétiques et teintures capillaires (règle n°21)
Ne pas s'exposer au soleil, proscrire le bronzage artificiel en cabine (règle n°22)
Se protéger des radiations électromagnétiques pulsées (REMP) (règle n°23)
Ne pas abuser des médicaments et limiter le nombre des investigations d'imagerie médicale (règle n°24)
Lutter contre le stress (règle n°25)
Eviter d'avoir de multiples partenaires sexuels (règle n°26)
Avoir des enfants avant 30 ans (règle n°27)
Allaiter le plus longtemps possible son enfant (règle n° 28)
Utiliser avec précaution la pilule contraceptive et traitements substitutifs de la ménopause (règle n°29)
Cancers professionnels : la nécessité de protéger les travailleurs (règle n°30)

et enfin effectuer un dépistage (prévention secondaire).


a-t-il appliqué la règle numéro 6...?
augustulus_12 en_bonne_sante_papa_boush



Publicité
Publicité
Commentaires
Le bâton dans la fourmilière (fourmillière)
Publicité
Archives
Publicité