COLOSSale bêtise du Centre de recherches apicoles du Liebefeld

adresse pour citer cette page : http://www.servumpecus.canalblog.com/archives/2008/12/08/

 Il y a quelques semaines, j'avais relaté le dépôt au Conseil national Suisse d'un postulat relatif à la mort (ou aussi à l'effondrement) des abeilles (voir le 2 octobre).

Voici mes commentaires acérés au sujet de la "réponse" du Conseil fédéral (ci-après écrite en couleur bleue) datant du 19 novembre 2008 :

"Au cours de ces dernières années, on a constaté une augmentation constante des pertes hivernales dans les colonies d'abeilles mellifères, aussi bien en Suisse que dans le reste du monde. Depuis peu, l'opinion publique associe ces pertes également avec le rayonnement de téléphonie mobile. "

Effectivement, l'opinion publique associe fort justement ces pertes également avec le rayonnement de téléphonie mobile : voilà bien la seule réponse sensée du Conseil fédéral.

"De l'avis du Centre de recherches apicoles d'Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, ce phénomène est dû à plusieurs facteurs..."

Le Centre (avec une majuscule s'il-vous-plaît")  de recherches apicoles, c'est bien connu, cherche et donne maintenant son avis éclairé. Il cherche, mais on ne sait pas très bien quoi. Mais que trouve-t-il ? Ce qu'il trouve : les sempiternels bactéries et virus, les incontournables maladies et organismes nuisibles, et la relation entre lesdites maladies et organismes nuisibles. Bel effort ! Et ça fait un bon siècle que l'on nous bassine la même chose : c'est le changement dans la continuité.

"1. des maladies
2. des organismes nuisibles
3. l'interaction entre des maladies et des organismes nuisibles"

Ce Centre de recherches apicoles nous dit que comme nous, les abeilles sont... Sont quoi ? Eh bien oui, vous l'avez bien lu : les abeilles sont stressées.

"4. le stress, comme, entre autres, des sources de nourriture non appropriées ou d'autres facteurs environnementaux."

Mea culpa ! Je suis à nouveau d'accord avec l'affirmation de ce vénérable Centre de recherche apicole lorsque d'un trait de génie il nous assène à la face que les sources de nourriture pourraient être "non appropriées" : les nectars et pollens imbibés de pesticides sont en effet une "nourriture non appropriée". Le centre de recherches apicoles ne serait-il pas quand à lui imbibé de bêtise ?

"Le Centre de recherches apicoles dirige le groupe de travail international "Prevention of Bee Losses" (Coloss) créé en 2006, auquel participent plus de 105 groupes de chercheurs de 34 pays. Coloss coordonne les activités de recherche au sujet du phénomène de la mort des abeilles et fixe des priorités."

Le COLOSS : voilà bien l'occasion pour les grosses huiles d'aller se pavaner dans les congrès. Vous pensez ! Il y a 34 pays à visiter ! Les misérables larbins que sont les diplômants et doctorants (s'il y en a) restent quand à eux à la paillasse. On leur dit de manière péremptoire d'étudier "les bactéries et les virus", bref, de se focaliser encore et toujours sur 'interaction "entre les maladies et les organismes nuisibles." Vaste programme, qui ne mange pas de pain.

Le COLOSS ne serait-il pas en lui-même un nuisible ?

"Le Centre de recherches apicoles se tient au courant des dernières avancées de la recherche en ce qui concerne les causes envisageables des pertes hivernales de colonies, y compris le rayonnement électromagnétique."

Il faut y lire : "Le centre de recherches apicoles se tient au courant des derniers développements de la technologie spatiale". Avec ça, au susdit Centre, on peut rester dans les limbes.

"En cas de suspicion fondée, il serait possible d'enregistrer également les émissions de rayonnement électromagnétique à haute fréquence dans le cadre du monitoring Coloss des pertes hivernales de colonies d'abeilles en Suisse."

En apiculture aussi, l'usage de la novlangue est manifeste. C'est moi qui souligne.

"Le centre de recherches apicoles et la communauté internationale des chercheurs estiment qu'il est peu probable que les champs électromagnétiques soient une des causes de ce phénomène."

Roulez tambours  ! Le Centre de recherches apicoles ET la communauté internationale ... Bla bla bla. Il fait bon de se sentir entouré par la communauté internationale, quand on n'a aucune compétence en la matière. Aucune.

"Le coût d'essais sur le terrain en vue de vérifier cette hypothèse peu vraisemblable serait disproportionné."

On donne quatre milliards par année pour des études de matériel militaire et pour remplir la gamelle des troufions, les deux sur le terrain.

De mettre le millième de cette somme pour, officiellement cette fois-ci, placer judicieusement des ruches dans les lobes de la téléphonie mobile ? Mais vous n'y pensez pas !

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