Un poison invisible
adresse pour citer cette page: http://www.servumpecus.canalblog.com/archives/2008/02/22/
Tout le monde est au courant des méfaits du tabac.
Toute le monde sait quels sont les ingrédients des dénommés "agents de texture et de saveur" mis dans ces objets de consommation de masse (il s'en produit des milliards chaque année). Il s'agit d'un cocktail, disons, assez explosif qui peut tout sauf le bien de nos chères alvéoles pulmonaires (voir ici pour plus de détails au sujet du tabac, et ici afin de connaître quels sont les extraordinaires molécules chimiques présentes dans le papier à cigarettes).
Pour se prémunir contre ces toxiques que je pourrais appeler de combat (car c'est un combat de tous les instants que mènent les fabricants de cigarettes afin d'assurer la bonne marche de leurs affaires ainsi que celles de leurs actionnaires), il suffit de prendre la bonne résolution personnelle de ne pas fumer et d'éviter la fumée passive en n'allant pas au café ou au restaurant : c'est la liberté des acros à l'herbe à Nicot de s'encrasser les poumons, mais c'est surtout aussi notre liberté d'avoir la possibilité de respirer un air qui soit tout de même le plus sain possible.
Donc, des myriades d'études scientifiques ont prouvé les méfaits du tabac : on ne peut pas dire que nous ne sommes pas informés.
Pour ce qui est de la téléphonie mobile, là, c'est autre chose...
Voyons donc deux études scientifiques récemment publiées à ce sujet. La première étude s'intitulera donc :
Nous sommes tous des patates.
Il s'agit d'une étude de l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand au sujet du rayonnement électromagnétique haute fréquence sur les cellules vivantes. L'auteur Alain Vian et ses collègues ont mis des plants de tomates en présence d'une antenne de téléphonie mobile dans la norme usuelle de 5 volts par mètre.
Rayonnements sur les plants de tomates
Les auteurs ont montré que (entre autres résultats) :
1) les plantes stressent et produisent des facteurs caractéristiques du stress
2) le métabolisme énergétique de la plante est perturbé
Ces travaux sont tout à fait pertinents, puisque :
Pour les personnes qui voudraient des arguments plus, disons, terre à terre (ou moins scientifiques), il suffira d'aller lire ce qu'en dit le gratuit du coin : 20 minutes.
L_eParisien_Effets_Des_Portables
Le_Parisien_2_Effets_Des_Portables
Conclusion de cette première étude :
nous sommes tous des patates (par analogie).
Deuxième étude :
Effet des ondes de la téléphonie mobile sur la peau humaine.
Mobile phone radiation might alter protein expression in human skin
(lien URL)
Il s'agit de la première étude démontrant les changements moléculaires induit par les téléphones portables au niveau de la peau humaine.
Comme c'est une étude pilote, 10 volontaires ont été irradiés durant une heure avec un GSM ayant un taux d'absorption spécifique usuel de 1,3 Watts par kilo. Il faut rappeler que la limite maximale admise actuellement est de 2 Watts par kilo...
Immédiatement après l'irradiation, une biopsie de peau a été effectuée, les protéines ont été extraites et analysées avec des gels en deux dimensions (taille et point isoélectrique, visualisation des protéines par "silver staining").
Par rapport aux personnes n'ayant pas été soumises aux radiations électromagnétiques des téléphones portables, de nouvelles protéines apparaissent (c'est à dire : de nouvelles protéines ont été synthétisées parmi les personnes soumises aux rayonnements électromagnétiques). Ces huit protéines nouvellement exprimées ont été observées chez au moins quatre personnes irradiées, de manière statistiquement significative.
Les conclusions de cette étude sont les suivantes :
en français :
- les téléphones mobiles peuvent altérer l'expression des protéines de la peau humaine
- la signification biologique est inconnue et nécessite d'autres études
- un nombre plus important de volontaires est requis pour confirmer cette étude pilote
- des approches utilisant la protéomique vont être employées pour identifier les protéines de la peau induites par les ondes électromagnétiques de la téléphonie mobile.
Après lecture de cette deuxième étude, la conclusion qui s'impose est donc la suivante (désolé pour le jeu de mots au tout premier degré...) :
les téléphones portables vont évidemment nous faire la peau.