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Le bâton dans la fourmilière (fourmillière)
30 mars 2008

Sélénium et HIV

adresse pour citer cette page:   http://www.servumpecus.canalblog.com/archives/2008/03/30/


IMPORTANT: CET ARTICLE S'ADRESSE SURTOUT AUX ACTIVISTES ! PASSEZ SON CONTENU A QUI DE DROIT.


J'ai reçu il y a quelques jours la lettre d'information du Dr Matthias Rath concernant l'épidémie de VIH en Afrique, lettre intitulée

 

Le chapitre 5 de cet ouvrage, ayant comme titre

Micronutrients Help Improve Immune Deficiencies – The Scientific Evidence –


est particulièrement intéressant. Il fait état de l'action de la vitamine C et de la N-acetyl-cysteine contre  la réplication de ce virus VIH (HIV). A la page 112, un tableau résume l'effet de différentes molécules bénéfiques sur les patients :


Vitamines_benefiques_Rath


Il manque dans cet liste un composé crucial : le sélénium. Ses effets positifs sur la santé ont déjà été résumés ailleurs sur ce blog.


Effets du sélénium sur les virus

Après une recherche de longue haleine, je suis retombé sur un article princeps écrit par le Dr. Etan W. Taylor datant de 1994 et publié dans une obscure revue scientifique, le Journal of Medical Chemistry :


HIV_RT_selenium_titre_article


De quoi s'agit-il ?

Eh bien il faut savoir que notre corps a besoin d'un système de défense contre les molécules oxydantes. Ce système est présent dans le foie et les globules blancs, et fait intervenir deux enzymes : la gluthathion peroxydase (bis) et la thioredoxine réductase.

Ces deux enzymes, pour être pleinement actives, doivent posséder des atomes de sélénium dans leur site actif.

Comme vous l'aurez deviné, si ces deux enzymes n'ont pas de sélénium, elles ne sont plus actives. Alors bonjour les dégâts dans le corps...

Que fait alors le virus HIV, je vous le demande ? C'est limpide : le VIH sait que notre corps a besoin de cet oligo-élément qu'est le sélénium, alors il va se l'accaparer pour lui-même ! Comme cela, il n'y en aura nettement moins ou plus du tout pour le fonctionnement de nos deux enzymes cruciales décrites plus haut, la thioredoxyne réductase et la gluthathion peroxydase.

Le moyen pris par le VIH pour faire cela est tout simplement "diabolique". Voyez plutôt :

  • Le virus HIV, pour se multiplier dans les cellules, a besoin pour cela de la transcriptase inverse
  • Lors de la fabrication de cette enzyme, le virus peut fabriquer tout à fait normalement (selon le shéma établi dans les livres) de cette enzyme transcriptase inverse, ou bien il peut aussi, idée du Dr. Taylor, incorporer dans la  molécule nouvellement synthétisée du sélénium sous forme de sélénocystéine :

HIV_RT_selenium_1

  • Lorsque de la sélénocystéine est accaparée par le virus et mise dans sa propre transcriptase inverse, cette dernière n'est plus active et ne peut donc plus multiplier le virus : "The YMDD active site (of the reverse transcriptase)... is replaced by a selenocysteine  containing module"

HIV_RT_selenium_2

Résumons :

  • petit a : tant qu'il y a du sélénium dans le corps, il y en a encore pour nos deux enzymes bénéfiques thioredoxyne réductase et gluthathion peroxydase, qui pourront encore travailler convenablement, cahin-caha...
  • petit b : tant qu'il y a du sélénium dans le corps, le virus VIH va également se l'accaparer pour soi et le fixer sous forme se sélénocystéine dans sa propre enzyme virale, la transcriptase inverse. Sous cette forme, la transcriptase inverse est semblerait-il inactive et ne peut pas multiplier le virus, ou nettement moins que la manière optimale
  • petit c : arrive le moment où il n'y a pratiquement plus de sélénium dans le corps. C'est à ce moment que l'activité bénéfique de nos deux enzymes dans le foie et les globules blancs s'effondre, et que le virus ne peut plus accaparer le sélénium pour le mettre dans sa propre enzyme transcriptase inverse. Résultat des courses : le virus peut commencer sa réplication après des mois ou des années de latence.

Les effets biologiques ne se font pas attendre. C'est la voir royale vers le SIDA :

HIV_RT_selenium_4


Etude in vitro avec le virus VIH et le sélénium

Est-ce que l'hypothèse de travail du Dr. Taylor tient la route ? Il semblerait bien que oui. Consultons pour cela l'article scientifique (plus tout récent non plus) intitulé :

Selenium supplementation suppresses tumor necrosis factor alpha-induced human immunodeficiency virus type 1 replication in vitro.


La figure 3 de cet article est la plus intéressante, à mon avis. Elle montre l'effet inhibiteur du sélénium sur l'activité enzymatique de la transcriptase inverse du virus (enzyme appelée ici RT, pour reverse transcriptase) :

Hori_HIV_VIH_selenium_figure_3

Comme on le voit, plus on donne du sélénium aux cellules infectées par le VIH, moins l'enzyme virale transcriptase inverse est active. Mais attention ! Cet effet est observé dans des cellules infectées de manière chronique, mais pas dans des cellules infectées de façon aiguë (page 1329, 2ème colonne de cetr article : "selenium supplementation suppressed HIV replication in chronically infected cells, but not in acutely infected cells in the absence of endogenous cytokines".


Qu'en est-il "sur le terrain"

Voici une liste d'articles montrant l'effet bénéfique du sélénium sur l'état de santé de patients infectés par le VIH :

Selenium effects on HIV RNA and CD4 cell counts.

Host-pathogen evolution: Implications for the prevention and treatment of malaria, myocardial infarction and AIDS.

A role for the antioxidant defense system in preventing the transmission of HIV.

Suppression of human immunodeficiency virus type 1 viral load with selenium supplementation: a randomized controlled trial.

(ce dernier article n'a pas l'heur de plaire à l'industrie pharmaceutique et à leurs suppôts, à voir les commentaires)

Glutathione, glutathione peroxidase, and selenium status in HIV-positive and HIV-negative adolescents and young adults.

Low serum albumin and the acute phase response predict low serum selenium in HIV-1 infected women.

Plasma selenium concentration and glutathione peroxidase activity in HIV-1/AIDS infected patients: a correlation with the disease progression.

(article dans lequel il est dit :  "CONCLUSION: The inclusion of selenium micronutrient which is essential for the activity of erythrocyte GSH-Px as an adjuvant in the management of HIV seropositive patients to prevent additional damage that can be caused by free radicals will be of immense benefit).

The role of selenium in cancer and viral infection prevention.

(bizarre : cet article de 2005 a fait l'objet d'un commentaire en 2006, et a été rétracté en 2007... A creuser...)

Selenium levels in relation to morbidity and mortality among children born to HIV-infected mothers.

Selenium status is associated with accelerated HIV disease progression among HIV-1-infected pregnant women in Tanzania.

Oxidative stress in viral hepatitis and AIDS.

etc : mettez "HIV selenium" dans la barre de recherche de ce site.


Rappel : le rôle bénéfique du sélénium comme prévention admirable pour contrer les risques de cancer de la prostate chez les hommes à partir de 40 ans (ce qui m'a fait découvrir le sélénium...) : voir ici.


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Commentaires
V
Très bon article , je vous invite aussi à visiter <br /> Sélénium vitamine
Répondre
Le bâton dans la fourmilière (fourmillière)
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